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La durite silicone mat, pourquoi ?

Dans les années 2000, la personnalisation automobile aimait les durites silicones très visibles (rouge, orange, etc.). Avec le temps, un retour à l’origine s’est imposé, surtout chez les amateurs d’anciennes et de youngtimers. La différence la plus marquante entre une durite silicone et une durite caoutchouc est l’aspect brillant. Pour coller au look d’époque, des durites silicones mat ont refait surface : ce n’est pas une nouveauté… et c’est surtout une régression technique.

 

Les durites silicones mat : une innovation ?

Pas vraiment. Les premières durites silicones étaient déjà… mates. On le voit sur des modèles de série comme l’Alpine GTA V6 Turbo ou la Renault 25 V6 Turbo, équipées dès 1985 de manchons silicone bleus et mats.


Manchon silicone mat d'origine sur Alpine GTA V6 Turbo
                                                                              Source : Petite Observation Automobile

Comment fabrique-t-on une durite silicone ?

Chez Mespiecesauto, nous produisons des durites silicone depuis près de 20 ans. Le principe n’a pas changé

           1. Outillage — on fabrique un mandrin acier reprenant courbures et diamètres d’origine. Pour les formes complexes, on recourt à l’acquisition 3D.

           Exemple : la durite d’admission R5 Turbo Tour de Corse refaite pour Bozian, avec 4 diamètres différents, une double couche interne pour la continuité de section (afin de ne pas perturber le flux vers le            plateau sonde) et des renforts anti-poumonnage internes.

 

 

2. Bobinage manuel — les couches de silicone non vulcanisé sont enroulées sur le mandrin. Entre chaque couche, un renfort textile (polyester, Nomex/aramide, fibre de verre). Certaines durites performance montent à 5 plis (quand l’origine n’en compte souvent qu’un).
3. Vulcanisation en autoclave — l’ensemble est enveloppé (PVA ou nylon) puis cuit à 150–180 °C sous pression. La pression compacte les couches et chasse l’air, la chaleur réticule le silicone (il devient l’élastomère final).
           
             Outillage acier (mandrin) et exemple de renfort textile (polyester/Nomex) entre couches de silicone.

 

Mat ou brillant : un choix de finition… aux conséquences réelles

Juste après le bobinage, on choisit l’enveloppe de cure :

  • Brillantfilm PVA (polyvinyl alcohol), hydrosoluble. Après cuisson puis dissolution à l’eau, il laisse une surface très lisse et fermée (effet brillant).
  • Matruban nylon. Après cuisson puis retrait mécanique, il laisse une surface micro-texturée (effet mat).

Conséquences :

  • PVA / finition brillante — état de surface fermé : meilleure résistance cosmétique aux ozone, hydrocarbures, poussières, et nettoyage facile.
  • Nylon / finition mate — surface rugueuse : retient les dépôts et taches, vieillit plus vite visuellement (ternissement, micro-craquelures superficielles) et se nettoie difficilement.

Le piège du “marketing du mat”

Le mat n’a rien d’une innovation : c’est la finition historique issue du nylon, remise au goût du jour pour surfer sur l’esthétique “vintage”. Dans un compartiment moteur, même une durite brillante finit par se matifier naturellement avec la poussière et la chaleur. Un simple chiffon lui rend son éclat, sans compromettre la qualité.

Notre position chez Mespiecesauto

Nous privilégions la qualité technique à l’effet cosmétique. Produire des durites mates, c’est souvent fabriquer plus simplement et vendre plus cher au nom de l’authenticité. Nous préférons expliquer clairement les différences pour que chacun fasse un choix éclairé.

Benjamin VIETTI

Benjamin VIETTI

Ingénieur génie mécanique
Intervenant en fabrication de durite silicone depuis 2008